lundi 30 mai 2011

Road Trip en Australie 2010 - Jour 6, Coober Pedy

 Mardi 20 avril 2010

 Après une super soirée à Glendambo où on a eu le temps de rencontrer un groupe d'Australiens allant pêcher à Darwin, de se faire payer à boire, de manger une fois de plus super bien et de faire une désastreuse partie de billard, nous nous sommes couchés vers...20h30 !
 Au petit matin, c'est donc frais que nous partons pour Coober Pedy où nous arrivons vers 11h. Une pizza plus tard nous partons pour une excursion (nous étions 6 !) emmenés par Jimmy le marathonien grec qui pendant 4 heures nous a fait faire une visite guidée complète de la ville (y compris le cimetière !) des mines d'opale (on y a même fouillé nous même, et on en a trouvé !), de la demeure troglodyte de l'excentrique feu Crocodile Harry ! Puis nous sommes allés faire un tour aux Breakaways...magique.
 Après cette super visite, on est allés à un orphelinat de kangourous : TROP MIGNON. On a même porté des bébés !!! Soirée au camping, rencontre avec Steve, un routard qui travaille au camping pour se faire de l'argent et partir faire du snowboard en Alaska.


Welcome in Coober Pedy !
 Nous quittons donc Glendambo de bonne heure histoire d'avoir le temps de profiter de Coober Pedy. Nous parcourons les 254 kilomètres qui nous séparent de Coober Pedy en quelques petites heures et arrivons sur place en fin de matinée. Petite halte au visitor center pour se renseigner sur ce qu'il y a à voir dans la ville et pour avoir la liste des campings...enfin plutôt le nom des 2 campings ! Notre choix se portera sur le Stuart Range Caravan & Tourist Park un petit peu en dehors de la ville, mais avec piscine s'il vous plait !

 La ville de Coober Pedy est une étape importante pour tous ceux qui traversent le désert australien, en particulier depuis 1987, date à laquelle la Stuart Highway (l'unique route reliant Adelaïde à Darwin) a été entièrement goudronnée, et un haut lieu touristique, malgré sa faible population (1916 habitants en 2006). Elle n'en reste pas moins la capitale mondiale de l'opale, découverte en 1915.

 Nous décidons d'aller manger au John's Pizza Bar & Restaurant, restaurant apparemment connu dans la ville pour faire d'excellentes pizzas, et vainqueur de nombreux concours...de pizzas ! Il y a le choix entre des dizaines de pizzas différentes, je choisis évidemment de gouter celle au kangourou, délicieuse ! Après le repas, direction le Radeka Down Under, un hôtel troglodyte qui propose également des tours organisés pour visiter la ville. Et nous serons donc 6 touristes dans le minibus de Jimmy, un immigrant grec d'une soixantaine d'années vivant à Coober Pedy depuis 40 ans, et ancien mineur, connu dans tout Coober Pedy comme étant un grand marathonien, ce qui n'est pas forcément courant un plein désert.

Eglise Troglodite
 Et nous sommes donc partis pour une visite complète de la ville et de ses environs. Première halte, une église troglodyte dans laquelle nous profitons de la fraicheur de la pierre. Puis visite du cimetière avec présentation en règle de tous ses habitants, car Jimmy connaît tout le monde, les morts comme les vivants. Il n'est par rare de voir des canettes de bière sur les tombes, mais c'est ici considéré comme une sorte d'offrande, pour se souvenir des cuites du passé, comme sur la tombe de Crocodile Harry, une haute figure du folklore de Coober Pedy dont nous visiterons l'ancienne demeure plus tard. Nous nous promenons ensuite dans les différents quartiers de la ville, Jimmy nous montre les vestiges de décors de films tournés à Coober Pedy (Mad Max, Pitch Black ou encore Priscilla Folle du Désert, pour ne citer qu'eux). Petit détour par le golfe, inattendu dans le désert. Bien sur il n'y a pas de pelouse, et les joueurs s'y retrouvent surtout la nuit (à cause de la chaleur du jour) et pratiquent leur sport avec des balles lumineuses, histoire de les retrouver !

Décors de Pitch Black
R.I.P. Crocodile Harry

Mines d'opale
 Grace à Jimmy, nous avons ensuite le privilège de pénétrer dans les zones des mines, interdites au public car maculées de trous profonds de plusieurs dizaines de mètres et assez discrets car ne faisant pas plus d'un mètre de diamètre. Il faut donc bien regarder où l'on met les pieds. A côté de chaque trou, il y a une petite montagne formée par le sable et les pierres extrait du sol, ce qui crée ce paysage si particulier. En gros les mineurs creusent des trous un petit peu au hasard en espérant tomber sur un gisement. Autre détail intéressant, l'exploitation des gisements d'opale n'est pas ouvert aux grosses entreprises, seuls les mineurs indépendants sont autorisés à creuser le sol, ce qui est sensé laisser une chance à quiconque veut tenter sa chance. Mais encore faut-il en avoir rapidement, de la chance, car chaque trou creusé coûte environ 1000$, et c'est donc un investissement qui ne sera remboursé que si on a la chance de tomber sur de l'opale. Autant vous dire que de nombreux australiens tentent leur chance, mais font rapidement faillite. Et il existe évidemment une grande concurrence entre tous les mineurs qui n'hésitent pas à se faire des coups bas. Il est donc d'usage d'enlever chaque soir la batterie de son extracteur pour ne pas se la faire voler durant la nuit.

 Jimmy nous permet donc de descendre du bus et de nous aventurer à chercher dans les tas de caillasses des petits bouts d'opale trop petits pour être intéressants pour les mineurs...et nous en trouvons quelques bouts, bien aidés il faut le dire, par son oeil expérimenté. Bien sur ces morceaux d'opale n'ont aucune valeur marchande car trop petits, mais bon, on est contents quand même !

Opale

La chambre de Harry
 Nous remontons dans le bus et prenons la direction de la demeure de Crocodile Harry. Mais qui est ce fameux Crocodile Harry dont je vous parle depuis le début de cet article ? Notre ami Harry est en fait surtout célèbre dans Coober Pedy pour son excentricité. En effet, après avoir passé plus de dix années dans le nord de l'Australie à chasser le crocodile (d'ou son surnom), Harry s'est installé à Coober Pedy pour tenter sa chance en tant que mineur, et s'est mis en tête de bâtir lui même sa maison dans la pierre, et de la décorer de des oeuvres de plus ou moins mauvais goût. En effet, Harry avait deux grandes passions, la picole et les femmes, passions bien retranscrites dans ses oeuvres ! Et même quelques scènes de Mad Max ont été tournées dans sa maison, de quoi être fier !

 Après avoir été faire un petit coucou aux chauves-souris naines dans le "garage" de Crocodile Harry, nous partons vers les Breakaways, vestiges d'une ancienne mer intérieure dont il ne reste plus rien que ces formations rocheuses aux couleurs ocres, changeant de couleur suivant l'inclinaison du soleil, et rappelant vaguement Monument Valley, mais avec plus de nuances de couleur. La vue est juste grandiose, surréaliste, inoubliable, rajouté au fait que nous sommes les seuls, perdus dans ce désert multicolore.

The Breakaways

"Salt & Pepper"

Lost in Coober Pedy's desert...
 Nous descendons au milieu de ce paysage fantastique avec le bus, afin de rejoindre la Moon Plain (une plaine lunaire recouverte de roches noires et lisses reflétant la lumière du soleil et formant ainsi un parterre de petits points lumineux. La Moon Plain est traversée par la fameuse Dingo Fence longue de 5320 kilomètres, ce qui en fait la plus longue clôture construite au monde. Elle sert à protéger les troupeaux de moutons du sud est australien des incursions de dingos qui risqueraient de les décimer. Cette clôture a beau être la plus longue du monde, ce n'est rien d'autre que des piquets en bois recouverts de grillage. Mais bon, c'est la plus longue du monde, alors on la prend en photo.

The Moon Plain

The Dingo Fence

 Et voilà, c'est la fin de cette formidable visite de 4h, vraiment inoubliable. Merci Jimmy ! De retour dans le centre ville, nous nous rendons dans une boutique d'art aborigène qui a la particularité d'abriter également un orphelinat pour bébés kangourous...trop mignons ! On assiste au petit spectacle des bébés qui boivent au biberons et qui sautent maladroitement dans tous les sens, et on à même le droit avant de partir de les prendre dans nos bras, ça aussi c'est inoubliable. Malheureusement je n'arrive pas à retrouver le nom de la boutique, mais bon, je pense qu'une fois sur place, on ne peut pas la rater.



 Nous retournons vers notre van des images plein la tête (et l'appareil photo) direction notre camping. Nous avons le choix pour l'emplacement, encore une fois il n'y a pas grand monde. Le soleil se couche et comme tous les soirs, c'est un moment magique. Petite douche, et nous installons notre réchaud à gaz sur une des tables à disposition. C'est là que nous faisons la connaissance de Steve, un australien d'environ 35-40 ans qui travaille au camping pour mettre de l'argent de côté et réaliser son rêve, partir en Alaska faire du snowboard. Nous passerons la soirée ensemble à parler de nos vies respectives, encore une soirée mémorable ! Steve nous conseillera un Pub au nord de l'Australie dans la petite ville de Daily Waters et qu'il ne faut apparemment pas manquer. C'est le deuxième soir consécutif que l'on nous parle de ce pub en nous disant d'absolument nous y arrêter. Une chose est sure, on s'y arrêtera, mais c'est une autre histoire...

Sunset in Coober Pedy

samedi 28 mai 2011

Tilt Shift - It's a small world !

 Avez- vous déjà entendu parlé de la technique du titl shift ? Pour faire simple, on peut traduire tilt shift par "effet maquette". Avant toute autre explication, je vous propose de regarder cette vidéo pour vous rendre compte par vous-même :


 N'est-ce pas surprenant ? Cette technique est de plus en plus populaire dans le monde de la vidéo et de la photo, et même au cinéma. Gaspard Noé l'a expérimenté dans son dernier film Enter the Void (et c'est bien là le seul intérêt de son film...) tout comme David Fincher dans The Social Network.

 En étant net sur une très faible profondeur de champ et donc flou tout autour, le tilt shift nous donne l'impression que la vidéo (ou la photo) a été prise à seulement quelques centimètres de l'action alors que c'est tout le contraire. Et cela crée un effet d'optique qui nous pousse à interpréter la scène comme étant minuscule ! Il fallait y penser ! L'un des spécialiste en la matière n'est autre que Keith Loutit, le réalisateur de la vidéo ci-dessus. Je vous pousse à aller sur son site perso, http://keithloutit.com sur lequel vous pourrez admirer une compilation de vidéos tilt shift incroyables du monde entier.

 Assez parlé, voilà quelques autres vidéos qui valent vraiment le coup d’œil, mêlant tilt shift et voyage ! Tout d'abord, direction New York City :


 Partons maintenant à San Francisco :


 Et pour terminer, la Thaïlande !

mardi 24 mai 2011

Istanbul la magnifique

 Magnifique, le mot est faible. Il faudrait ajouter somptueuse, colorée, cosmopolite, chaleureuse, tentaculaire, moderne, historique et culturelle. J'en passe et des meilleurs.

Garden House Hotel
 C'est donc en ce lundi 16 mai 2011 que j'embarque en fin de matinée en direction d'Istanbul, avec ma mère, sans réellement trop savoir à quoi m'attendre quant à cette ville dont on m'a dit tant de bien à propos de son ambiance et de ses habitants (que l'on appelle stambouliotes). Après une escale à Zurich, nous atterrissons à l'aéroport d'Atatürk à une vingtaine de kilomètres du quartier de Sultanahmet où nous avions réservé notre hôtel pour trois nuits, le Garden house Hotel. Idéalement situé dans le quartier historique de la ville, à deux pas de la place de l'ancien l'hippodrome, de la Mosquée Bleue et de la basilique Sainte-Sophie, l'hôtel propose des services de qualité, des chambres avec salle de bain très propres et un petit déjeuner (sous forme de buffet sucré/salé) on ne peut plus copieux.

 En sortant de l'aéroport, nous montons dans un taxi, non sans une petite appréhension (les guides de voyage conseillent tous de se méfier des chauffeurs de taxi peu scrupuleux qui n'enclenchent pas leur compteur et qui vous demandent à l'arrivée une somme exorbitante). Le chauffeur s’avérera être très honnête et même plutôt sympathique, nous offrant une description des quartiers traversés dans un anglais sommaire. Ce dernier point est d'ailleurs très appréciable à Istanbul, tout le monde fait un effort pour communiquer, même sommairement, en anglais. Si on a de la chance, on a même le droit à quelques mots en français ("Oh la la, Bon appetit, etc...). Le contact avec la population est donc très facile, à condition de parler quelques mots d'anglais.

La Mosquée Bleue
 Nous déposons nos affaires dans notre chambre, il est 18 heures, on a encore quelques petites heures de jour pour se faire une première impression de la ville et commencer à s'imprégner de son atmosphère. En quelques minutes nous nous retrouvons sur la place de l'ancien hippodrome, les six minarets de la Mosqueé Bleue se dressant à notre droite. Nous continuons sur quelques dizaines de mètres et la Basilique Sainte-Sophie (seulement quatre minarets pour elle) apparaît. Le spectacle est aussi grandiose qu'irréel, le ciel sans nuages et la lumière du soir aidant grandement. Nous passons quelques instants sur la place entre les deux monuments sans trop savoir où regarder tant il y a de choses à voir. Nous continuons à marcher vers le palais de Topkapi au bout de la pointe du Serail, avant de faire demi-tour, nous reviendrons plus tard.


La Basilique Sainte Sophie

 C'est pas le tout mais c'est l'heure de l'apéro, on l'a bien mérité. Je repère un bar restaurant perché sur le toit d'un hôtel à proximité, le Seven Hills. Un ascenseur nous amène au dernier étage, et nous nous installons à une table, vue sur la mosquée, la basilique et le Bosphore inclus. Le cadre est incroyable, les mouettes volent dans la lumière du soleil couchant, c'est un moment unique, inoubliable. Nous passons une petite heure à profiter de l'instant en buvant notre bière (en Turquie, la bière c'est l'Efes Pilsen). Pour nos premiers instants dans la ville,c'est plutôt réussi.

Sur le toit du Seven Hills

Grillades turques
 Nous redescendons sur terre pour chercher un resto. A l'hôtel, on nous avait conseillé d'aller manger le long de la ligne de tramway, sur Divanyolu Caddesi, ancienne rue principale de la capitale byzantine. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il y a le choix ! En effet, des dizaines de restaurants se font face dans chaque petite rue perpendiculaire à l'axe du tramway. Nous choisissons donc au feeling et nous asseyons à la terrasse du Divane Restaurant & Café. La cuisine typique turque est évidemment à l'honneur, nous dégustons les spécialités de crudités en entrée et plat de grillades pour deux personnes, tout simplement délicieux. Même les petits chats des rues auront le droit à leur bout de viande très apprécié. Les serveurs sont tous plus aimables les uns que les autres, ce qui n'enlève rien au charme du repas.

La Mosquée Bleue "by night"
 Une fois rassasiés, nous remontons la petite rue du restaurant et nous tombons par hasard sur un petit bar à narguilé, avec une terrasse typique, poufs et banquettes autour de petites tables basses. Nous décidons de nous y installer afin de savourer un délicieux thé à la pomme pour ma mère, une dernière bière et un narguilé pour moi. La température extérieure est idéale, nous restons près d'une heure dans cette ambiance féerique. Il  se fait tard, nous reprenons la direction de notre hôtel à une dizaine de minutes de là, en profitant de la petite marche pour admirer les minarets de la Mosquée Bleue éclairés, tels des flèches dans la nuit. Nous nous endormirons en quelques minutes, la tête déjà remplie de belles images...

La Mosquée Bleue
 Le lendemain matin après un bon petit déjeuner, direction la Mosquée Bleue pour  la visiter. Ce qui est appréciable, c'est que l'on peut entrer gratuitement dans les lieux de culte à Istanbul en dehors des heures de prière. Nous pénétrons donc par l'arrière dans la mosquée (entrée réservée aux non-musulmans) en prenant bien soin d'enlever nos chaussures. L'intérieur est magnifique, les murs sont recouverts de motifs colorés, ainsi que le plafond. Des lampes aux allures de chandeliers pendent du plafond jusqu'au dessus de nos têtes et la lumière du jour pénètre par quelques vitraux discrets. C'est vraiment un lieu magnifique, très calme, empli de sérénité, bien loin de l'austérité des églises de chez nous.

La Mosquée Bleue

 Nous nous rechaussons et prenons la direction de la Basilique Sainte-Sophie, juste en face de la Mosquée Bleue. Cette fois ci l'entrée est payante (20 TL, un petit peu moins de 10€ par personne) et il y a un petit peu de queue...mais on peut dire que ça vaut largement le coup ! L'intérieur est certes en moins bon état que dans la Mosquée Bleue, mais les volumes sont vraiment impressionnants et la lumière juste magnifique. On peut également accéder à un étage qui offre une vue plongeante sur tout l'édifice. C'est vraiment un endroit très impressionnant.

Sainte-Sophie

Sainte-Sophie

 Vous avez pu remarquer que j'élude grandement toute la partie historique, car je vous avoue que ce n'est pas ce qui m'intéresse le plus...toutefois je vous renvoie aux pages wikipedia consacrées à ces deux monuments, ici pour la Mosquée Bleue et ici pour la Basilique Sainte-Sophie.

 Ensuite, nous profitons de nous trouver dans le quartier historique pour visiter la Citerne Basilique, gigantesque citerne souterraine datant de l'époque de Constantinople (construite en 532). Le lieu est littéralement époustouflant de par sa taille et de son éclairage. En effet, chacune des 336 colonnes qui la composent sont éclairés par le bas d'une légère lumière orangée...c'est irréel de s'y balader. En plus il y fait plutôt frais, c'est agréable quand il fait très chaud à l'extérieur. Autre détail surprenant, de nombreuses carpes nagent dans l'eau de la citerne...à se demander comment elles sont arrivées là ! Dernière anecdote, des scènes du James Bond "Bons baisers de Russie" y ont été tournées.

Citerne Basilique

Entrée du Grand Bazar
 Retour dans la chaleur et direction le quartier du Grand Bazar, autre lieu incontournable d'Istanbul. Ce bazar est l'un des plus grand du monde et ne compte pas moins de, accrochez-vous, 4000 boutiques réparties sur 58 rues intérieures. Autant dire qu'il va falloir choisir pour le shopping ! Et c'est dans un lieu incroyablement coloré et animé que nous pénétrons. Les boutiques de bijoux, de carrelage, de faillance et autres porcelaines, de chaussures, de narguilés et de souvenirs en tous genres se succèdent le long de ces interminables allées. C'est comme un bond dans le temps, une ville dans la ville. La plupart des échoppes ne font pas plus de quelques mètres carré, et sont pourtant remplies à raz bord de toutes sortes d'objets typiques et folkloriques. J'allais oublier les fameuses lampes turques qui brillent sur toutes les devantures et qui donnent au lieu une ambiance des milles et unes nuits...car oui, s'il y a un lieu qui reflète au mieux le mélange de cultures qui fait d'Istanbul une ville à la croisée des mondes, c'est bien le grand bazar. Et le plus incroyable, c'est qu'on se sent bien dans ce bazar où tout semble se passer dans la plus grande ses sérénités.

Grand Bazar

 Après avoir acheté quelques petits souvenirs, direction le Bazar Egyptien aussi appelé Bazar aux épices dans le quartier d'Eminönü, au nord de Sultanahmet. C'est le deuxième marché couvert de la ville où l'on peut acheter toutes sortes d'épices, de thés et autres "Turkish Delights", loukoums et nougats colorés. J'y achèterai un assortiment des plus odorantes épices et préparations à base de thé.

Bazar Egyptien

 Il est près de 15h, il est temps de gouter aux kebabs qui se dégustent à chaque coin de rue. C'est simple, le kebab turc n'a tout simplement pas le même goût que celui que l'on peut trouver en France. C'est tout bonnement meilleur, juste délicieux. La viande est si bonne qu'elle se mange sans sauce, juste accompagnée de quelques crudités.


Face à Beyoglü
 Après notre passage dans les bazars, nous avons évidemment les bras chargés et décidons donc de faire une petit passage par l'hôtel avant de poursuivre notre exploration de la ville. Nos lourds sacs déposés dans la chambre, nous reprenons la direction du quartier d'Eminönü pour une balade le long de la Corne d'Or où se succèdent les vendeurs de poissons frits et de moules farcies au riz (à ne surtout pas tester selon les guides, sous peine d'une belle intoxication alimentaire...). Nous embarquons ici sur un bateaux pour une balade de plus d'une heure sur le Bosphore, détroit reliant la mer de Marmara à la mer Noire. Un vent froid nous empêche de rester sur le pont supérieur, heureusement le pont inférieur est couvert, nous y dégustons un thé à la pomme tout en contemplant les deux rives, orientale et occidentale qui bordent le détroit.

Au loin, la mosquée de Soliman le Magnifique

 Retour à bon port après cette très belle mini-croisière, nous prenons place juste en dessous du pont de Galata où se succèdent bars et restaurants pour un apéro face au soleil couchant et à la mosquée de Soliman le Magnifique.

La rive d'Eminönü

Omar Restaurant
 Nous décidons de retourner dans Sultanahmet pour manger au "Omar Restaurant", sur les conseils de l'un de nos guides (Un grand Weekend à Istanbul, éditions Hachette). Très belle ambiance dans ce tout petit restaurant où pendent des dizaines de lampes accrochées au plafond. En entrée, une spécialité stanbouliote, des feuilles de vigne farcies au riz et à l'huile d'olive, juste un régal. Puis mix de grillade pour moi et du saumon pour ma mère, encore un délice. Le ciel s'est couvert et la température a chuté, mais cela ne nous empêchera pas de savourer un narguilé à la terrasse d'un café à deux pas de notre hôtel, avant d'aller se coucher pour une bonne nuit à nouveau bien méritée.

La tour de Galata
 Le lendemain matin après une nuit agitée pour cause de panne de clim, c'est reparti pour une journée de découverte. Le ciel est couvert, mais c'est pas ça qui va nous arrêter ! Le programme pour ce matin : visite du quartier de Beyoglu, présenté dans les guides comme étant le quartier le plus animé de la ville. On monte dans le tram au bout de la place de l'hippodrome (on a trop marché la veille, les jambes commencent à souffrir !) et nous descendons de l'autre côté du pont de Galata, dans le fameux quartier de Beyoglu, bâti sur une petit colline. Gros feignants, nous prenons le téléphérique pour grimper la côte et ainsi arriver à la tour de Galata dont le balcon d'observation d'élève à plus de 50 mètres au dessus du niveau de la mer. Heureusement, il y a un ascenseur ! La vue est impressionnante et offre un panorama complet sur la ville, le Bosphore et la Corne d'Or. La tour de Galata abrite également un restaurant panoramique et une discothèque. Pour l'un comme pour l'autre, il est trop tôt.

Turkish Delights
 De retour sur terre, direction Istiklal Caddesi, LA rue commerçante du quartier, en passant par Galip Dede Caddesi, la rue des instruments de musique (si vous voulez acheter un Saz, c'est ici). Istiklal Caddesi est une immense rue où l'on peut trouver toutes les grandes enseignes telles Lacoste, Nike ou Addidas. Pour le shopping c'est ici que ça se passe, mais le quartier n'offre finalement pas beaucoup d'autres intérêts. Ici c'est la ville moderne avec beaucoup moins de charme que la ville historique, ce qui est normal finalement. Nous arpentons donc la rue principale, achetons quelques "Turkish Delights" et faisons demi-tour pour redescendre sur la rive de la Corne d'Or et se balader dans le petit marché aux poissons tout en dégustant un petit Kebab.

Marché aux poissons

Rue Cap Ariz
 Nous retournons à l'hôtel déposer nos patisseries, non sans en goûter quelques unes et décidons d'aller nous balader dans le quartier typique de Kumkapi, habité par des familles modestes de pêcheurs et surtout célèbre pour la rue Cap Ariz et sa soixantaine de tavernes qui se font face et proposent de déguster les poissons tout juste pêchés et que l'on peut également acheter (et déguster) au marché aux poissons situé un peu plus bas au bord de la mer de Marmara.

Mosquée de Soliman le Magnifique
 Nous continuons la balade en remontant vers le quartier du Grand Bazar, direction la mosquée de Soliman le Magnifique en passant par la très belle place de l'Université d'Istanbul. Nous arrivons au niveau de la mosquée de Soliman vers 17h, heure de la prière. Nous devons attendre une petite demi-heure avant de pouvoir y pénétrer et admirer l'incroyable travail de restauration qui s'est achevé l'an dernier. Tout a été restauré, intérieur comme extérieur, c'est vraiment impressionnant. Les couleurs des motifs intérieurs sont éblouissantes, c'est encore une fois grandiose.

Tandir
Tandir
 Nous reprenons la direction de Sultanahmet et prenons place en terrace du "Pasha Restaurant", restaurant servant de la cuisine typique, dans le même esprit que le Divane dans lequel nous avions mangé le tout premier soir. Après un petit apéro à base de Efes Pilsen, notre choix du soir se porte sur une des spécialité d'Istanbul, le "tandir", un pot de terre fermé dans lequel cuit à l'étouffé durant une heure de l'agneau accompagné de légumes. Le pot nous est apporté dans un plat enflammé et brisé sous nos yeux, libérant sont contenu on ne peut plus savoureux ! C'est juste un régal ! Avant de rentrer à l'hôtel, petite halte dans un ultime bar à narguilé où nous dégusterons à nouveau, en plus de la pipe à eau, de délicieux thés à la pomme. Sur le chemin de notre chambre, nous nous attardons de longues minutes pour contempler une dernière fois la mosquée Bleue et la basilique Sainte-Sophie de nuit, pour être bien surs que ces images nous resteront en tête un bon moment.

Sainte-Sophie
Mosquée Bleue

Vue sur le Bosphore
 Le lendemain matin, nous rangeons nos affaires et déposons nos affaires à la réception. Notre vol est a 17h50, nous réservons donc une navette pour nous amener à l'aéroport pour 15h30. Cela nous laisse donc 6 bonnes heures pour profiter une dernière fois de la ville. Nous prenons la direction du Palais de Topkapi au bout de la pointe du Sérail. Nous y passerons deux bonnes heures à déambuler dans les différentes cours construites par les différents sultans au cours de l'histoire. L'intérêt de l'endroit est nettement plus historique qu'esthétique mais ça vaut tout de même le coup d'oeil, rien que pour la vue sur le Bosphore au bout du palais.









 En sortant du palais, je goûte enfin au fameux café turc, pas vraiment délicieux mais bon, c'est typique, il falait l'avoir goûté ! C'est entre le goût du café et celui du chocolat, sans vraiment avoir le goût ni de l'un ni de l'autre...bref, je fais passer ce goût avec un très bon kebab, et nous retournons dans le Grand Bazar afin d'un passer nos derniers instants en Turquie. Nous en profitons pour y effectuer nos derniers achats, thé à la pomme et tabac à Narguilé, et nous retournons à l'hôtel prendre notre navette, direction l'aéroport.

 Pour conclure, je dirais qu'Istanbul est vraiment une ville à part, une ville qui a su se forger une identité en puisant dans les différentes cultures qui s'y sont succédées en réussissant à les faire cohabiter. La tolérance et la mixité semblent évidents et la chaleur humaine y est omniprésente. Et puis c'est tout simplement beau, magnifique, exotique et dépaysant, mais malgré tout, on se sent tout de même un petit peu chez soi. Istanbul est comme une réponse à toutes les idées reçues que notre société nous impose sur l'orient sur notre incapacité à faire cohabiter les cultures et les croyances. Bien évidemment, ce n'est sans doute pas à généraliser l'ensemble de la Turquie mais tout de même, c'est encourageant.

Istanbul

 En tout cas une chose est certaine, je retournerai à Istanbul.