Jeudi 22 avril 2010 :
Grosse journée : rando de 10 km pour faire le tour d'Uluru en 3 heures, accompagnés de nos amies les mouches, comme toujours ! Après un rapide pique nique (en compagnie de pigeons punk cette fois), on part pour l'ascension du "rocher", même si c'est déconseillé par les aborigènes...tant pis ! Au moins, on ne ramasse pas de cailloux sacrés !
La montée fut...difficile ! On en voyait pas le bout, mais arrivés en haut, c'était littéralement à couper le souffle. Vision à 360°. Quelques ampoules et coups de soleil plus tard, on attend le coucher du soleil sur Ayers Rock.
Le soir, diner au même endroit que la veille avec la viande qu'il faut aller cuire soi-même sur les BBQ à gaz : brochettes de Kangourous et de crocos, saucisse d'émeu et de boeuf pour moi, crevettes pour Pauline, trop bon ! L'homme orchestre a même joué notre chanson préférée du moment !
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Desert bird |
Nous nous réveillons de bonne heure en ce matin chaud et ensoleillé du 22 avril 2010, tout excités par l'idée d'aller voir Uluru de plus près ! Après un petit déjeuner rapide au camping en compagnie d'un petit oiseau du désert bien content de gouter notre brioche, nous prenons la direction de l'Ayers Rock, à une vingtaine de kilomètres de Yulara. Dès la sortie du "resort", la silhouette du rocher s'impose devant nous comme une apparition surréaliste, un énorme caillou rouge au milieu du désert. Nous nous garons sur le parking au pied d'Uluru qui s'élève à 348 mètres au dessus du désert.
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Uluru |
Deux choix de rando s'offrent à nous : le tour du rocher (10km) ou son ascension (1,6km, 348 mètres de dénivelé...). L'ascension de Uluru est controversée. En effet, le site est particulièrement sacré pour les peuples aborigènes vivant dans la région (à savoir les Pitjantjatjara et les Yankunytjatjara) et le chemin permettant l'ascension traverse une piste sacrée du "Temps du Rêve" (thème central de la culture aborigène australienne). Les aborigènes n'escaladent jamais le rocher sous peine de grave sanctions pour profanation. Mais là où est la contradiction, c'est que le chemin permettant d'accès au sommet est clairement indiqué et même -sommairement- amménagé. La tentation est donc particulièrement forte, bien que mêlée d'hésitations...alors que faire, se contenter d'admirer Uluru d'en bas et d'en faire le tour, où de se céder à la tentation de vivre une expérience unique qui ne se représentera jamais...la décision appartient à chacun. Pour notre part, nous déciderons finalement de nous lancer dans cette ascension, et ne le regretterons pas. Nous nous interdirons par contre de ramasser du sable ou des pierres (énormément de touristes le font malheureusement) afin de les ramener en France...on ne va tout de même pas transgresser toutes les règles aborigènes !
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The Base Walk |
Nous décidons par contre de débuter la journée en faisant le tour du rocher. En plus de la route goudronnée qui permet de faire ce tour en quelques minutes, un chemin piéton (le Base Walk) a été également aménagé, suivant au plus près les contours de l'inselberg (et oui, quand c'est dans la mer, on dit iceberg, et quand c'est sur terre, on dit inselberg, on se couchera donc moins bêtes ce soir). Nous ne sommes que le matin, mais pourtant la température atteint déjà des sommets. Nous emportons donc beaucoup d'eau avec nous, indispensable à notre survie, rien que ça ! Mais rassurez-vous, des citernes d'eau sont disposées à quelques endroits stratégiques (à mi-parcours en particulier) afin de pouvoir faire le plein ! Car en effet, une pose hydratation d'impose toutes les 5 minutes, c'est vraiment impressionnant ! Nous nous équipons également de nos filets à mouches achetés à Glendambo qui nous éviterons de devenir fous à cause des mouches qui essayent par tous les moyens de pénétrer en nous par tous les orifices du visage. Et je confirme que ça peut vraiment rendre fou très rapidement !
Faire le tour d'Uluru à vitesse normale dure environ 3 heures en prenant son temps, en faisant des pauses et en prenant des photos par centaines. Il faut s'attendre à rencontrer des spécimens énormes d'araignées et autres sauterelles du désert, heureusement pas du tout agressives. La balade est vraiment magnifique, irréelle, de toute beauté. Les parois du rocher offrent un spectacle coloré dans lequel l'érosion dessine des formes dans lesquelles on peut s'amuser à reconnaitre des formes plus ou moins figuratives. Je pense qu'il est temps de laisser parler les photos...
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Le pigeon "punk" |
Il est environ midi, nous nous rendons au Cultural Center pour nous poser et manger nos petits sandwich achetés le matin même au supermarché de Yulara. Des BBQ sont à disposition des touristes (comme un peu partout en Australie) mais nous nous contentons de notre petit encas, rapidement rejoins par toute une tribu de pigeons coiffés d'une petite crête : les pigeons "punk".
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En gros, c'est tout droit... |
Nous ne nous attardons pas et repartons en direction du rocher afin d'entamer son ascension. Evidemment, juste après manger, en début d'après midi, il ne pourrait pas faire plus chaud...mais tout cela s'ajoute au défi, nous allons y arriver. Dès le début, la pente est vraiment très raide, variant de 30 à soixante (!) degrés par endroit. En gros, il faut faire une pause tous les 10 mètres pour boire et récupérer. Mais l'épuisement progressif est compensé par la beauté exponentielle du paysage qui s'offre à nous. En effet, plus on monte, plus on voit loin dans le désert, jusqu'à une distance de 157 kilomètres une fois en haut. En gros , la partie la plus difficile est l'ascension à proprement parler sur la première moitié qui concentre le gros du dénivelé, puis il "suffit" de marcher sur le sommet de Uluru en suivant des points tillés nous amenant jusqu'au point le plus haut. Et lorsque nous arrivons enfin à destination, nous sommes tout seuls, avec l'outback australien qui s'offre à nous, tout autour de nous. En voilà un moment qu'il faut savourer, profiter de chaque seconde à contempler la beauté du monde qui nous entoure en ne pensant à rien d'autre. Et je peux vous assurer que c'est une sensation qu'on aimerait vivre tous les jours.
Evidemment après la montée, il y a la descente et comme on a pu le constater à l'aller, il n'y a pas d'escalators...nous repartons donc dans l'autre sens pour attaquer la descente qui s'avèrera être encore plus périlleuse que la montée (35 personnes sont déjà mortes en s'essayant à cette ascension...) car la sensation de se retrouver face au vide est franchement particulière...
Nous arrivons saints et saufs aux pieds de l'Ayers Rock avec des images plein la tête...et c'est loin d'être fini ! Nous récupérons le van et nous dirigeons vers l'aire d'observation du coucher du soleil, sur laquelle tous les touristes présents sur le site se retrouvent afin d'admirer les incroyables changements de couleur du rocher. Et là aussi, on sent que l'on assiste à un spectacle d'une rare beauté, que l'on vit un instant que l'on ne pourra jamais oublier.
Une fois la nuit tombée, nous reprenons la direction de notre camping afin de poser le van, de prendre une bonne douche bien méritée et de nous rendre au resto de la veille pour déguster de délicieuses grillades avec la musique de l'homme orchestre en fond (et même Fireflies de Owl City, notre chanson du moment), en buvant une bonne bière (la NT Draught, la meilleure je vous rapelle !) et en repensant à cette journée incroyable...c'est pas le tout, mais une journée pareille ça fatigue, et on est bien content de retrouver notre petit van pour une bonne nuit réparatrice...
Ah oui, j'ai oublié un détail : le matin avant de partir pour Uluru, nous avons réservé pour le lendemain un survol de Uluru et des Olgas dans un petit avion de 6 places...la suite au prochain épisode...
Une sacré belle invitation au voyage !
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