Blog d'un métro expatrié sur l'île de la Réunion...
mercredi 11 janvier 2012
Rando #5 - Deux jours dans le cirque de Mafate
Pour la cinquième rando du nom, ça ne rigole plus : nous allons passer deux jours dans le cirque de Mafate dont une nuit dans un gîte situé à Marla. Mafate est le seul des trois cirques de la Réunion (les deux autres étant Salazie et Cilaos) qui n'est accessible qu'à pied, ou pas hélicoptère pour les plus aisés. Un projet de route avait été envisagé pour être aussitôt oublié car cela enlèverait au site tout son charme.
Nous partons de Saint-Paul de très bonne heure (6h) car il nous faut rejoindre le col des boeufs situé tout au bout du cirque de Salazie. Il faut compter une heure pour atteindre Saint-Benoît, porte d'entrée du cirque, puis une autre heure pour atteindre le parking surveillé du col des boeufs situé tout de même à 1950 mètres d'altitude ! Plus haut que les Arcs 1800 dis donc ! Mais vu qu'ici c'est l'été, même à 1950 mètres on peut rester en tee-shirt ! Parce qu'il ne faut pas croire, en montant, on peut voir des panneaux "Attention au verglas" qui se font assez rares près du littoral. Mais pas de danger, on est en décembre, il fait donc chaud (ça fait bizarre à entendre hein !). Pour l'ambiance Haute-Savoie, il faudra revenir en Juillet (oui oui je vous assure !).
Nous garons donc notre voiture au parking contre la modique somme de 10€ pour 2 jours et 1 nuit (5€ pour 1 journée) mais au moins, on sait qu'on retrouvera notre voiture en bon état le lendemain. On peut donc partir à l'aventure l'esprit tranquille.
En fait, le parking est situé un petit peu en aval du col, il faut donc marché 10 bonnes minutes pour y arriver, mais le chemin offre un panorama grandiose sur la quasi-totalité du cirque de Salazie. Et en plus on a de la chance aujourd'hui, le ciel est totalement dégagé.
Vue sur le cirque de Salazie
On arrive au niveau du col avant 9h, à nouveau un paysage incroyable de chaque coté : Salazie derrière, Mafate devant. En face de nous se dressent les remparts ouest du cirque, aiguisés comme des lames de rasoir. On comprend assez vite pourquoi on ne peut y accéder qu'à pieds. En face de nous, on peut apercevoir Marla, notre objectif pour le soir. Vu d'ici, ça n'a pas l'air bien loin. En fait si, c'est loin quand même...
Au fond, Marla, vue du col des boeufs
On respire un grand coup et on se lance sur le sentier qui descend vers l'intérieur du cirque. La descente n'est pas vraiment compliquée, mais il faut bien se dire que chaque mètre descendu est un mètre qu'il faudra remonter, mais ça c'est une autre histoire.
Arrivés au niveau de la plaine des tamarins, on prend la direction de la Nouvelle, îlet principal du cirque. Il faut encore bien descendre avant d'y arriver. En effet, la Nouvelle est situé à 1400 mètres d'altitude, soit déjà 550 mètres de dénivelé depuis le col des boeufs. On y arrive aux alentours de 11h. On a vraiment l'impression de débarquer dans un monde parallèle, un mix entre Heidi et la série Le Prisonnier. On se sent véritablement coupés du monde, ça donnerait presque envie d'y vivre. Une petite halte s'impose, on s'assoie à la terrasse d'un petit snack juste à côté de l'école (les enfants mafatais peuvent aller à l'école jusqu'en dernière section de maternelle, après il leur faut rejoindre le littoral). On a beaucoup de chance, les nuages commencent à peine à pointer leur nez en haut des remparts.
La Nouvelle
La Nouvelle
La Nouvelle
Après cette pause bien agréable, on se remet en route. On veut atteindre le site de Trois Roches situé à 1220 mètres d'altitude. Il va donc encore falloir descendre 200 mètres supplémentaires. Le sentier entre La Nouvelle et Trois roches est assez physique, d'autant plus que la descente s'effectue d'une traite sur la fin, à même le flanc de la "falaise". Par contre, la traversée de la plaine aux sables vaut le détour.
La plaine aux sables
Trois roches
C'est les jambes tremblantes que nous arrivons dans le lit de la rivière des galets. Le site de trois roches se situe quelques centaines de mètres plus loin. C'est ici que l'eau de la rivière s'engouffre dans une faille béante et se fracasse 40 mètres plus bas. Autant vous dire qu'il vaut mieux ne pas tomber et faire bien attention où l'on met les pieds lorsque l'on s'approche pour faire des photos. Trois personnes sont tombées dans le gouffre, seule l'une d'entre elles a miraculeusement survécu.
Trois roches
Trois roches
Nous nous posons un moment au bord de la rivière et dévorons notre sandwich bouchon. Trois petits chats nous tiennent compagnie, bien plus intéressés par la nourriture que nos caresses, mais si mignons qu'ils auront eux aussi droit à quelques bouchons ! Après manger, petit bain dans la rivière, entre têtards et sangsues, on a vu plus agréable mais bon, trop dur de résister à un petit bain digestif !
Il est prêt de 15h, il nous faut repartir en direction de Marla pour y rejoindre notre gîte. En gros, il faut 2 heures pour atteindre Marla pour "seulement" 3km, mais près de 350 mètres de dénivelé ! On commence par suive le lit de la rivière, la végétation se fait de plus en plus rare jusqu'à devenir quasiment inexistante. Ensuite le sentier monte assez violemment (on y croise de beaux spécimens d'araignées appelées Bibes de la Réunion) jusqu'à atteindre le plateau de Marla où la végétation refait brusquement son apparition.
La rivière des galets
Entre Trois roches et Marla
Bibe de la Réunion
Nous arrivons au gîte de Mme Yolande Hoareau, et quel bonheur de poser son sac et s'allonger sur le lit ! Evidemment en grand randonneurs expérimentés que nous sommes, nous n'avons pas trouvé judicieux de prendre ni serviette de toilette, ni gel douche, pensant naïvement que nous en aurions à disposition. Mais petit détail, nous ne sommes pas à l'hôtel Mercure, mais bien dans un gîte d'étape pour randonneurs ! Heureusement, nos voisins de chambrée nous prêtent du gel douche et nous nous séchons de manière naturelle, avec le vent.
Le repas a lieu dans une case à quelques pas des chambres, tous les hôtes sont répartis sur deux grandes tablées. Menu du soir : achards de légumes, rougail boucané et gâteau maïs. Très bon et en quantité, exactement ce dont on avait besoin ! Nous sommes plusieurs à vouloir recharger nos portables, mais seulement une prise est disponible dans la cuisine, les autres ne fonctionnement pas. En fait, ici l'électricité n'est produite que par des panneaux solaires et est donc rationnée. Donc si on veut de la lumière dehors, plus de lumière dans les chambres ! Nous faisons donc la queue pour recharger nos précieux iphones (qui captent parfaitement bien dans tout le cirque grâce aux émetteurs placés au Maïdo, trop fort de skyper la métropole depuis mafate !).
Autant vous dire qu'après une journée pareille, le sommeil n'est pas dur à trouver, même s'il n'est que 20h30 !
Le lendemain, réveil aux aurores pour prendre le petit déjeuner à 7h. Moi qui ne mange jamais le matin, cette fois-ci je dévore ! De Marla, on aperçoit le col des boeufs qui paraît cette fois être à des kilomètres de là. En fait c'est le cas, il y a plus de 7 kilomètres. De Marla située à 1630 mètres, il faut descendre à 1500 mètres pour ensuite remonter d'un coup jusqu'à la plaine des tamarins à 1750 mètres, très certainement la montée la plus rude de la rando, le plein soleil n'aidant pas vraiment ! Le sentier monte ensuite en pente plus douce jusqu'au col des boeufs à 1900 mètres. Partis à 8h, nous atteignons le col à presque 11h, plutôt fiers de nous !
Bilan des deux jours :
21,4 km parcourus
dénivelé négatif : 1320 mètres
dénivelé positif 1320 mètres
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