jeudi 16 juin 2011

Travel Movie #2 - Point Limite Zéro (Vanishnig Point)

 Avant toute chose, je tiens à citer le site fluctuat.net qui propose une définition du voyage et du Road Movie qui me semble particulièrement juste et pertinente :

 Le voyage est toujours une transition, d'où naissent des possibles insoupçonnés. Au cinéma, partir a souvent pris la forme du road movie, des traversées auscultant un espace et les trajectoires de ceux qui l’habitent. Voyager est à chaque fois l’occasion, pour celui qui donne le mouvement, de se définir ou redéfinir. En quittant quelque chose, quelqu’un, en partant à l’aventure, par nécessité ou sans raison, le monde s’ouvre, se déplie, il tend des miroirs ou invente de nouvelles perspectives, parfois les réduit. Dans bien des cas, peu importe le point de départ ou l’arrivée, ce qui compte c’est de se mouvoir, pour résoudre et comprendre, faire ou défaire, vivre des révélations.
 J'ai décidé aujourd'hui de vous parler du film Point Limite Zéro (Vanishnig Point pour le titre original, très mal traduit pour changer...) réalisé par Richard C. Sarafian en 1971.

 Vanishing point raconte l'ultime journée de Kowalski passée au volant d'une Dodge Challenger RT blanche qu'il doit convoyer de Denver à San Francisco (soit près de 2000 km) en seulement 15 heures. Le timing étant du coup particulièrement serré, notre héros se blinde de crack et explose toutes les limitations de vitesses. La Police ne mettra pas bien longtemps à le prendre en chasse et de démarrer une course poursuite inter-etats à travers l'ouest américain.

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 Dans sa course, Kowalski sera aidé par un animateur radio qui fera de ce dernier un véritable héros médiatique, une star de la sous-culture et du contre-pouvoir, un symbole pour toute une génération qui n'a pas d'autres repères que les ruines des illusions des années 60.

 En effet, il est intéressant de regarder Vanishing Point en comparaison avec Easy Rider. Dans le film de Hopper, nos héros avaient décidé de vivre leur liberté comme bon leur semblait, avec l'espoir qu'ils pourraient faire changer les mentalités. Ils finiront tués en pleine campagne, victimes de leurs illusions. Kowalski lui ne se fait pas d'illusions, il a bien conscience qu'il est impossible de faire changer les mentalités conservatrices américaines, et que tout espoir est vain. Il finira par se suicider, comme face au mur, incapable de vivre dans un monde aux moeurs si étroites, dans un pays refusant de faire évoluer ses mentalités. Mais il ne disparaitra pas avant d'avoir laissé une trace, avant d'être devenu une sorte de martyr.

 Tout comme dans Easy Rider, les paysages de l'ouest américain sont très présents, quoique toutefois moins sublimés (l'espoir étant totalement absent, toute contemplation n'aurait peut-être pas été à sa place).

 Pour l'anecdote, Tarantino fait référence à ce film dans Boulevard de la Mort, une Dodge Challenger étant utilisée dans la dernière course poursuite du film.

 Et pour terminer de vous donner (ou pas !) envie de voir ce chef d'oeuvre, voici la bande annonce :

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