lundi 9 janvier 2012

Escapade dans le sud et l'est de l'île de la Réunion

 La Réunion est l'une des rares îles à abriter un des volcan les plus actifs de la planète (une éruption par an en moyenne). Mais si l'on reste à se prélasser sur les plages de sable blanc du littoral ouest, il faut vraiment savoir qu'il y a un volcan à proximité ! Et pourtant, le volcan représente 40% de la superficie de l'île !

 C'est pour en avoir le coeur net et être sur que tout cela n'est pas une légende que nous décidons de partir voir les coulées de lave situées au niveau de l'enclos du Grand Brûlé au sud-est de l'île, à environ 100 kilomètres de Saint-Paul, autant dire à l'opposé de chez nous ! Il faut donc rouler 1h30 pour arriver à destination grâce à la route des Tamarins jusqu'à Saint-Pierre, puis la plus pittoresque Nationale 2 qui longe le littoral.

 Premier arrêt juste avant Saint-Philippe, entre Baril et Mare Longue, au niveau du souffleur d'Arbonne. C'est en fait une arche de lave façonnée par les vagues au milieu d'une ancienne coulée. On peut marcher sans danger sur la coulée sans toutefois prendre le risque de trop s'approcher des falaises. Pas assez de vent peut-être, le souffleur refuse de souffler pour nous...tant pis, le paysage est là pour combler nos attentes ! Situé juste en amont du souffleur se trouve le site du Puits des Anglais et sa toute nouvelle piscine d'eau de mer qui permet de se baigner sans prendre le risque de se faire croquer une jambe.

Coulée de lave et le Puits des Anglais en haut à droite

Le souffleur d'Arbonne






De nombreux Vacoas bordent le littoral sud

 De retour dans la voiture, direction l'enclos du Grand Brûlé. Passé Saint-Philippe, changement climatique radical : on passe du ciel bleu aux nuages et à la pluie. Soudain, le paysage devient apocalyptique, on entre dans l'enclos. De plus, la brume et les laves encore fumantes (!) de l'éruption de 2007 ajoutent au sentiment de fin du monde. La végétation n'a pas encore eu le temps de reprendre ses droits, on est bien loin de la luxuriance de l'ouest et du sud




 Les vapeurs s'échappant des laves sont si chaudes qu'il est impossible d'y approcher trop la main. Elles seraient encore par endroit à plus de 200°C. En tout depuis 1650, date des premières observations, près de 300 éruptions ont été enregistrées. J'espère bien en voir une de mes propres yeux !

 Nous continuons sur la route qui serpente à travers les différentes coulées de lave plus ou moins recouvertes de végétation, et faisons un arrêt juste avant la sortie de l'enclos où se dresse la Vierge au Parasol (en créole, on dit parasol et non parapluie). Cette vierge est vénérée pour la protection qu'elle accorderait contre les coulées de lave. Elle a été déplacée de nombreuses fois depuis les années 2000, date à laquelle elle a bien failli se retrouver engloutie par une coulée ! A se demander finalement qui protège qui...



 L'arrêt suivant n'est guère loin, à Sainte-Rose, pour voir l'église de Notre Dame des Laves. L'église porte ce nom depuis 1977 lorsqu'une coulée de lave s'arrêta juste à la porte de l'église, attisant évidemment les croyances des catholiques réunionnais et la réputation de cette église à travers le monde. La Vierge au Parasol se dressait encore il y a peu juste à côté de l'église.



 Dernier arrêt au niveau du Pont suspendu de la rivière de l'Est, cours d'eau le plus dangereux de l'île, la faute à ses crues dévastatrices. Construit en 1884 et d'une longueur de106 mètres, il fut emprunté jusqu'en 1979.




 Nous décidons de rejoindre l'ouest en passant par les hautes plaines à savoir la Plaine des Palmistes et la Plaine des Caffres en empruntant la Nationale 3 qui débute à Saint-Benoît pour rejoindre la N1 à Saint-Pierre. Nous dépassons la Plaine des Palmistes sans problèmes lorsque le temps se dégrade, transformant les paysages grandioses en blanc uniforme. Le brouillard est si dense qu'on voit à peine à quelques mètres. On blague sur le fait de tomber en panne ici, ce serait vraiment le pire endroit. Ah ha ha. Et hop, on tombe en panne avec fumée qui sort du capot, fumée dans la voiture...nickel quoi ! Fort heureusement, c'est seulement une durite qui s'est "dé-clipsée", on la "re-clipse", on fait le plein de liquide de refroidissement plus haut dans une station service au niveau de la plaine des Cafres et nous voilà repartis. Ouf !

 La descente vers le Tampon est magnifique, coucher de soleil en bonus. On récupère la route des Tamarins, et on rentre tranquillement vers Saint-Paul, en croisant les doigts pour que la voiture arrive à bon port, et ce sera le cas.


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